etudedumilieu.be Archives didactiques d’étude du milieu
Conservatoire de l’outil d’enseignement Équipement audiovisuel
Les maîtres savent depuis toujours qu’il est impossible de donner des leçons purement magistrales à de jeunes enfants et même à des adolescents. Il faut des outils didactiques pour soutenir l’attention et stimuler la réflexion. Dès 1850, quelques enseignants novateurs font appel à une lanterne magique pour projeter sur un écran des images peintes sur des lamelles de verre. Dans les années 1920, les écoles s’équipent de projecteurs appelés épidia­scopes : épiscope pour la projection d’images opaques (photographies) et diascope pour la projection d’images transparentes (diapositives). Ces appareils volumineux, lourds et coûteux exigent des locaux bien occultés. Beaucoup d’établissements ne possèdent qu’une seule machine installée dans une salle réservée aux séances de projection. On y trouve aussi, à partir de l’entre-deux-guerres, un projecteur de cinéma, muet d’abord, parlant ensuite, qui diffuse des films documentaires, des films d’art et d’essai et, occasionnellement, des films de fiction. Après la Deuxième Guerre mondiale, la généralisation des méthodes actives renforce l’usage de l’image en classe. Parallèlement, la taille, le poids et le prix des appareils diminuent tandis que leurs performances augmentent. Dans les années 1970, analyser des images projetées est un geste quotidien pour de nombreux instituteurs et professeurs. Jusqu’aux années 1960, les diapositives et les films d’enseignement sont réalisés par des gens de métier. Durant cette décennie, le prix des appareils photographiques, des caméras et de la pellicule baissent et de nombreux professeurs fabriquent eux-mêmes, en amateur, leurs diapositives d’enseignement et leurs films documentaires (en 8 mm, puis en super 8 mm). Depuis la fin des années 1990, les épiscopes et diascopes sont peu à peu remplacés par les vidéoprojecteurs. Branchés sur un lecteur de disques optiques ou sur un ordinateur, ces appareils projettent des images numérisées. Avant la fin du XIXe siècle, il n’existe pas d’enregistrements sonores. Pour connaître une œuvre musicale, il faut assister à un concert ou la jouer soi-même. Les premiers phonographes sont utilisés en classe après la guerre de 1914-1918. Mécaniques au départ, électriques ensuite, ces appareils lisent des disques 78 tours. En usage jusqu’au milieu des années 1950, les 78 tours sont remplacés par les microsillons 33 tours et 45 tours dans les années 1960-1980. Ceux-ci cèdent ensuite la place aux disques numériques. Dans les années 1930, la radiodiffusion met les élèves en contact direct avec l’information et la culture : journaux parlés, retransmissions d’événements, séances musicales, conférences, etc. Beaucoup d’écoles possèdent au moins un local équipé d’un récepteur. Les enregistrements sonores ont un impact pédagogique qu’on mesure mal aujourd’hui. Ils donnent accès aux grandes œuvres musicales, littéraires, théâtrales. Ils favorisent un meilleur apprentissage des langues vivantes. Comme les images, ils sont longtemps une affaire de professionnels. Dans les années 1950, l’arrivée sur le marché des magnétophones à bandes puis, dans les années 1970, des magnétophones à cassettes, donne la possibilité aux professeurs de réaliser eux-mêmes leurs enregistrements sonores ou musicaux. Le mariage de l’image et du son, déjà réalisé vers 1930 dans les films parlants, prend toute son importance avec le développement de la télévision. Dès 1960, les écoles se dotent d’un récepteur grâce auquel les élèves suivent les émissions de la télévision scolaire. Les heures de diffusion ne correspondent pas souvent aux horaires de cours. La solution vient, dans les années 1980, du magnétoscope. Les émissions sont enregistrées et diffusées à la demande. Dans les années 1990, le prix des appareils diminue et les professeurs enregistrent chez eux les émissions qu’ils montrent à leurs élèves. L’étape suivante consiste à produire soi-même des séquences de télévision. Ce travail est rendu possible par la mise au point du caméscope. Dans les années 1980, le caméscope grand public est un magnétoscope équipé d’une caméra séparée reliée par câble. C’est un appareil coûteux et lourd qui enregistre des images en noir et blanc d’assez faible définition. On peine à imaginer de tels engins aujourd’hui alors qu’un caméscope numérique tient dans le creux de la main et produit des images d’une qualité quasi professionnelle.