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Archives didactiques d’étude du milieu
Conservatoire de l’outil d’enseignement
Éléments de décoration
Dans les écoles d’autrefois, l’apprentissage des bonnes mœurs est
une priorité. La tâche des professeurs ne consiste pas seulement à
former l’intelligence et à transmettre des savoirs, elle vise aussi,
sinon d’abord, à éduquer les élèves. Dans ce but, l’ornementation
intérieure des établissements scolaires est l’objet d’une attention
particulière. Elle répond à un plan de configuration des esprits et
des âmes. Elle est donc du ressort de la direction et des
professeurs, agissant sur recommandation des autorités
pédagogiques et des responsables politiques et religieux. Les
élèves n’interviennent pas dans la décoration des classes ou
seulement de façon très surveillée.
Le matériel décoratif apprend aux élèves le respect de l’État et de
son chef, le sens civique, l’obéissance aux autorités et aux lois.
Dans les classes, les portraits officiels des souverains régnants sont
exposés au-dessus du tableau noir. Dans les écoles
confessionnelles, une visée apostolique se superpose à la visée
patriotique. Aux portraits des autorités civiles s’ajoutent ceux des
autorités religieuses, parmi lesquelles le fondateur de
l’établissement ou de la congrégation à laquelle il appartient
occupe une place de choix avec le pape régnant et le cardinal
primat. Aux endroits bien en vue des couloirs et des paliers, des
statues de saints sont posées sur des piédestaux encadrés de
plantes vertes. Cette décoration permanente s’enrichit d’éléments
temporaires. Ainsi en est-il, dans les années 1930, des affiches
d’apostolat liturgique renouvelées de semaine en semaine ou,
dans les années 1950, des affiches d’apostolat de la prière dont les
thèmes sont mensuels. Les élèves sont parfois associés à la
confection de certains objets décoratifs dans le cadre d’animations
parascolaires organisées lors des fêtes patriotiques et religieuses,
des campagnes de prières ou des collectes de fonds pour les
missions.
Après la Deuxième Guerre mondiale, les mœurs évoluent. Le décor
intérieur des écoles change. Les portraits des souverains ne sont
plus remplacés. Les statues de saints disparaissent des couloirs.
Dans les classes, des affiches diverses – œuvres d’art, sites
touristiques, etc. – se substituent aux images à thématique
religieuse. À la fin des années 1960, les professeurs laissent plus
d’initiative aux élèves. Les photographies de chanteurs et de
groupes musicaux, les dessins humoristiques, les dépliants
d’organisations philanthropiques, etc. viennent s’ajouter aux
images culturelles puis les remplacer…