etudedumilieu.be
Archives didactiques d’étude du milieu
Conservatoire de l’outil d’enseignement
Outils d’école primaire
Jusqu’au début du XIXe siècle, la mission principale de l’école
primaire est d’apprendre à lire aux enfants. L’apprentissage de
l’écriture et du calcul est complémentaire. Les élèves se
familiarisent d’abord avec les lettres de l’alphabet, puis avec les
syllabes, puis avec les mots et les phrases. Cette démarche
s’effectue sans nécessairement comprendre les textes. Les
pédagogues préconisent pourtant de donner sens à la lecture.
Dans ce but, les abécédaires et les syllabaires sont illustrés
d’animaux, d’objets, d’activités qui concrétisent les sons. Modestes,
ces efforts sont néanmoins payants. Peu à peu, la lecture dépasse
le simple déchiffrement.
La maîtrise de l’écriture est longtemps réservée à ceux qui se
destinent au métier d’« écrivain ». Les autres ne reçoivent que des
rudiments de l’art d’écrire. Au XIXe siècle, la situation change.
L’économie nouvelle, née de l’industrialisation, exige une meilleure
initiation, ce qui implique également l’étude de l’orthographe et de
la grammaire, jusque-là négligée. La façon d’écrire s’inspire d’abord
de celle des professionnels puis, à la fin du XIXe siècle, elle se
simplifie. L’économie nouvelle demande d’écrire vite. La
calligraphie se perd.
Le calcul est longtemps le parent pauvre de l’école primaire. Les
élèves s’initient à l’addition et à la soustraction en s’aidant de leurs
doigts ou de bâtonnets. Ils ne vont guère au-delà. Seuls les plus
doués apprennent l’arithmétique, la géométrie, le dessin
scientifique, la « tenue des livres », nom que l’on donne alors à la
comptabilité. Les exercices sont théoriques. Ils manient les chiffres
dans l’abstrait. Les leçons ne deviennent pratiques qu’au fil du XIXe
siècle. Les maîtres s’efforcent de leur donner un contenu en
rapport avec les besoins de la vie familiale et professionnelle. C’est
dans ce contexte que l’appropriation du système métrique prend
toute son importance. Il faut batailler presque un siècle pour en
imposer l’usage.
Dès le milieu du XIXe siècle, la formation de base des élèves
d’école primaire – lire, écrire et compter – se complète de leçons
d’histoire, de géographie, de sciences naturelles, d’hygiène, de
travaux manuels pour les garçons et de travaux à l’aiguille pour les
filles. Certaines leçons ont une visée explicitement morale. Celles
d’histoire, par exemple, apprennent aux enfants à aimer leur
patrie en admirant des héros dont les exploits relèvent souvent du
mythe.